Cela nous concerne tout de près ou de loin... prenez position !
Les Associations Educatives Complémentaires de
l’Enseignement Public, agréées par le Ministère de l’Education
nationale, œuvrent, sur tous les territoires, au plus près des
citoyens, aux côtés des enseignants, des parents, des élus, dans le
champ scolaire et périscolaire, dans la logique du développement et du
rayonnement de l’Ecole publique. Elles en défendent les valeurs et
visent à promouvoir le service public d’éducation dont elles sont des
partenaires importants.
Leurs activités : accompagnement
scolaire, formation des délégués d’élèves, éducation à la citoyenneté,
ateliers de pratiques artistiques, activités sportives, encadrement de
jeunes, classes de découvertes et voyages scolaires éducatifs,
initiation à l’environnement et développement durable, centres de
loisirs et de vacances d’enfants et d’adolescents, établissements
spécialisés, sanitaires et sociaux, accompagnement et accueil de
personnes handicapées, etc, bénéficient à des millions de jeunes et
s’inscrivent dans les apprentissages éducatifs et scolaires nécessaires
à chacun d’entre eux.
L’Avenir des Associations Educatives
Complémentaires de l’Enseignement Public, et donc de leurs activités,
est aujourd’hui gravement mis en péril par des décisions arbitraires et
brutales du Ministre de l’Education nationale, alors même que la
définition des Conventions Pluriannuelles sur Objectifs visait, à
l’inverse, à apporter de la sécurité à leur financement.
En
effet, en date du 6 octobre dernier, le Ministre de l’Education
nationale a décidé unilatéralement, sans le moindre délai de
prévenance, sans concertation préalable, de supprimer 25 % du
financement des actions conventionnées par le Ministère au titre de
l’exercice civil …2008, soit avec effet rétroactif.
Cette
décision du Ministre intervient bien tardivement en fin d’exercice, à
une date où toutes les actions de l’année, et les charges financières
correspondantes, sont engagées
Elle est simplement motivée par
un « gel budgétaire » au montant surprenant et disproportionné de 25 %,
bien supérieur à la réalité de 6 % des réserves budgétaires annoncées
sur l’exercice 2008…
Elle est en contradiction avec l’engagement
financier, sans réserve, notifié à ces mêmes Associations par le même
Ministre en début d’année 2008. Or, c’est sur cet engagement initial
personnel très fort du Ministre que les Associations ont engagé les
dépenses afférentes en exécution des missions couvertes par lesdites
conventions précitées, dans le cadre de leur participation à des
missions de service public.
Par ailleurs, toujours en date du 6
octobre, le Ministre de l’Education nationale a annoncé sa décision de
ne pas reconduire, dès le 1er septembre 2009, l’aide qu’il
apportait aux centaines d’emplois d’enseignants détachés, répartis sur
tous les territoires, pourtant indispensables à la conduite des
activités de terrain des Associations concernées, ce qui représentera
une réduction globale de près de 70 % des financements concernés !
Ces
annonces sont en totale contradiction avec les propos récents, tant du
Ministre de l’Education nationale, que du Président de la République,
sur l’apport irremplaçable des actions de nos Associations, le
« travail exceptionnel que nous effectuons dans tous nos domaines
d’activité ».
Par ces décisions, des millions d’enfants et de
jeunes scolarisés seront privés de l’action éducative des Associations
agréées partenaires de l’Ecole. Des dizaines de milliers d’enseignants
et autres professionnels de l’Education, les Parents, les Elus, se
verront également privés du concours des associations éducatives
complémentaires de l’Enseignement public.
Ces choix
gouvernementaux vont bien au-delà d’une participation solidaire à un
effort national de rigueur, que nous pouvons entendre, comprendre, et
accepter, en concertation, programmée dans le temps, et d’un montant
équitable.
Ils s’inscrivent dans une démarche politique
surprenante, celle de programmer la disparition des mouvements
d’Education populaire, ciment de citoyenneté et du « vivre ensemble »
dans une République solidaire, en particulier dans les territoires
sensibles, au plus près de ceux qui en ont le plus besoin.
Ce sont plus de 50 000 emplois estimés, directs et induits, qui sont menacés, supprimés, à très court terme.
Les
Huit Associations Complémentaires de l’Enseignement Public (Centres
d’Entrainement aux Méthodes d’Education Active (CEMEA), Eclaireuses et
Eclaireurs de France (EEDF), Fédération des Œuvres Educatives et de
Vacances de l’Education Nationale (FOEVEN, Fédération des AROEVEN),
Jeunesse au Plein Air (JPA), Les Francas, La Ligue de l’enseignement,
Office Central de Coopération à l’Ecole (OCCE), Fédération Générale des
Associations Départementales des Pupilles de l’Enseignement Public
(FGPEP) ont officiellement demandé au Ministre de l’Education nationale
une audience en vue d’étudier avec lui une solution permettant de
porter remède aux très graves difficultés auxquelles nos Associations
se trouvent ainsi confrontées du fait de ce revirement de dernière
minute.
Interpellé ces derniers jours par plusieurs
parlementaires, le Ministre de l’Education nationale a répondu qu’il
avait pris la décision de passer d’une « logique de financement de
structures et de permanents à une logique de financement de projets ».
Réponse d’autant plus inacceptable que le Ministre sait que depuis le 1er
janvier 2007 c’est déjà le cas ! Dans le cadre juridique de
« conventions pluriannuelles sur objectifs » les Associations sont déjà
financées exclusivement sur des projets d’actions concertés et évalués,
activité par activité, par son Ministère !
En outre, le Ministre a
déclaré que, « loin d’assécher les Associations d’Education
populaire,…, les moyens passaient en 2009 de 75 à 114 millions
d’euros ».Or, les Associations laïques concernées sont bien en peine de
déceler la moindre trace correspondante …. ! Mais, à qui profite donc
le « crime » ? … !
La réponse politique ne serait-elle pas contenue
dans l’expression entendue : « Je ne financerai pas ceux qui viennent
brailler sous mes fenêtres » ?
Une démocratie de la rétorsion pour délit d’opinion et de la mise au pas cadencé est elle encore une « république » ?
Les signataires de la présente pétition appellent Monsieur Xavier DARCOS, Ministre de l’Education nationale, à revenir sans délai sur ses décisions, afin que l’accès à l’éducation, aux pratiques sportives, aux loisirs, à la culture, à la citoyenneté et à l’éducation tout au long de la vie reste une réalité pour tous sur tous les territoires.